Justine

Justine Henin a donné, il y a un an, un autre virage à sa carrière mais surtout à sa vie de femme

LIMELETTE Justine Henin a cumulé les places d'honneur cette saison après avoir effectué un important travail sur le plan personnel. Elle a servi d'exemple à une autre championne d'exception, Laure Manaudou.

Son parcours : dès son plus jeune âge, Justine Henin a été attirée par le sport de haut niveau. Enfant, elle foulait les terrains de football avec succès avant d'arpenter la surface ocre. Comme Laure Manaudou, elle a explosé dans sa discipline alors que la sportive n'était qu'adolescente, jusqu'à atteindre le sommet et repousser les limites de son sport. En revanche, elle a toujours pu s'appuyer sur un roc, Carlos Rodriguez. Depuis ses premiers pas dans la cour des Grandes , son coach, tantôt ami et confident, tantôt professeur intransigeant, lui a apporté un soutien indéfectible.

Son caractère : la dépositaire de sept titres du Grand Chelem est une femme timide, réservée, sensible et déterminée. Elle préfère de loin laisser son talent de sportive professionnelle s'exprimer sur un terrain plutôt que face à un micro devant une meute de journalistes. Par conséquent, passer du jour au lendemain des coulisses au devant de la scène n'a rien eu de naturel pour la jeune femme. Il a fallu une période de rodage pour que les journalistes et Justine apprennent à s'apprivoiser. Elle a, dans un premier temps, entretenu des relations complexes avec la presse. Elle donnait l'image d'une sportive de haut niveau, qui excellait dans son art, mais qui ne le partageait pas avec le public. Elle éprouvait des difficultés à communiquer avec les différents médias. L'image d'une sportive aguerrie avait devancé l'éclosion de la femme mûre, souriante et épanouie.

La rupture : alors que sa carrière évoluait plus vite que sa vie privée, Justine Henin a eu le courage d'affronter ses propres peurs pour se relancer sur tous les fronts. Il y a un an, elle prenait une décision délicate en se séparant de son mari Pierre-Yves Hardenne.

Le retour à la famille : cette épreuve l'a rapprochée de ses racines, sa famille. Bien dans sa tête et profitant des bons conseils de son éternel entraîneur, la Rochefortoise a donné une autre impulsion à sa carrière. De métier, le tennis est devenu un plaisir. D'adolescente, la joueuse est devenue une femme accomplie et heureuse. Et cela se voit.

L'avenir : la numéro un, véritable extraterrestre sur les terrains en 2007, a déjà promis qu'elle ferait encore mieux en 2008. Entourée d'un staff complet et efficace sur le plan sportif et logistique, Justine Henin nage dans le bonheur aux côtés de sa famille. Cerise sur le gâteau, à 25 ans seulement, elle a déjà planifié sa reconversion après sa carrière de joueuse en inaugurant il y a dix jours le club Justine N1 et son académie aux côtés de... Carlos Rodriguez.

Ja'i lu un article où il disait que Justine (comme d'autres sportifs) ne pouurit pas défendre son titre olympique à Pékin car elle est amathique et que la ville chinoise est trop polluée !!!

Absente en début d'année pour raisons personnelles, Justine Henin a rattrapé son retard dès février, signant au final la plus belle saison de sa carrière, en 2007.

Les chiffres de la saison de Justine Henin donnent le tournis. 67 matches disputés cette année, 63 victoires. 14 tournois disputés pour 11 finales et 10 victoires. Chaque année, depuis ses débuts professionnels en 1999, l"indéboulonnable numéro un mondiale n"a cessé de progresser, l"année 2003 s"imposant déjà dans son palmarès comme une année d"exception, avec huit succès en tournoi. Pour finir, Justine Henin a signé le nouveau de record de gains dans une saison avec 5 429 586 dollars.

2007 est donc ce que la Belge aura fait de mieux jusqu'à présent, en dépit de son absence des courts aux débuts de la saison. Prise dans le tourment de son divorce avec Pierre-Yves Hardenne, la joueuse avait renoncé à la page australe et ne s'était même pas annoncée à l'Open d'Australie. Il fallut donc attendre février et le tournoi de Dubaï pour assister à la tonitruante mise en route de la Belge après une entame laborieuse à Paris.

Un divorce, deux majeurs et un Masters

Au fil des mois, sont tombés dans son escarcelle Roland-Garros, où elle a signé sa quatrième victoire, la troisième consécutive sur la terre battue parisienne, et l'US Open, remporté pour la deuxième fois après 2003. Et le Masters, aussi, pour la deuxième fois consécutive, point d'orgue d'une fin de sison proprement hallucinante puisqu'elle ne s'est plus inclinée depuis la demi-finale de Wimbledon face à... Marion Bartoli (6-1, 5-7, 1-6). Depuis, ce ne sont pas moins de 25 succès consécutifs que la Liégeoise de naissance a emmagasinés jusqu'à cette finale du Masters, à Madrid, face à Maria Sharapova (5-7, 7-5, 6-3), considérée par beaucoup comme le plus beau match de la saison.

Marion Bartoli est donc la dernière joueuse à avoir fait mettre un genou à terre à la Belge lors de la demi-finale londonienne. Une demi-finale que la Française avouait avoir renversé grâce à la présence de Pierce Brosnan, son acteur préféré et face auquel elle n'avait pas supporté d'être "aussi mauvaise" en début de match. Auparavant, seules la Tchèque Lucie Safarova, en demi-finale de l'Open Gaz-de-France, profitant de sa méforme, puis la renaissance Serena Williams au soir d'une renversante finale à Miami et Svetlana Kuzetsnova, en demie à Berlin, avaient réussi à lui faire mettre un genou à terre.

Une rivale en 2008 ?

Que manque-t-il donc à Justine Henin pour entrer définitivement dans l'histoire de ce jeu ? Une rivale, sans doute. C'est en tout cas ce qui lui aura manqué en cette année 2007. Les s&oeligurs Williams ne brillent plus que par intermittence, Maria Sharapova, finaliste à l'Open d'Australie, a longtemps a disparu des écrans de contrôle avant de revenir échouer en finale du Masters, Amélie Mauresmo n'est plus tout à fait là et les jeunes classes de l'Est ne sont pas réellement arrivées à maturité pour prétendre rivaliser avec la Belge.

Et, à moins d'une révélation, seule Henin semble, en cette année 2008 qui s'annonce, capable d'assurer sa - propre - succession. Son tennis est plus intelligent et performant que jamais et ses progrès physiques lui assurent d'exister plus que jamais face aux cogneuses du circuit.